SEP et vaccins anti-COVID : dernières infos mises à jour.
Suite à la parution dans la presse, ce week-end, de certains articles alarmistes concernant la SEP et les vaccins anti-COVID, les neurologues du CHU de Strasbourg vous transmettent un message rassurant.
« Vous êtes probablement inquiet suite à la lecture des articles publiés dans la presse et c’est compréhensible vu les informations présentées. Cependant, ces articles manquent cruellement de nuances car au final nous ne sommes pas inquiet.
Il existe en effet un léger sur-risque d’avoir une forme sévère de COVID-19 (hospitalisation en soins intensifs ou réanimation) sous Ocrelizumab (Ocrevus) ou Rituximab. Mais le risque reste faible même sous ces traitements, de l’ordre de quelques pourcents. Pour les autres traitements, il n’y a pas de sur-risque identifié. L’âge avancé, l’obésité et le diabète restent des facteurs déterminants.
Concernant la vaccination, la fabrication d’anticorps est plus basse sous Ocrelizumab ou Rituximab mais c’est attendu car lié au mécanisme d’action de ces traitements et les résultats globalement similaires déjà obtenus avec d’autres vaccins. Mais cela ne veut pas dire que le vaccination n’est pas efficace. La vaccination ne fait pas seulement fabriquer des anticorps (immunité humorale) mais active aussi les cellules (immunité cellulaire) pour mieux combattre l’éventuelle infection. Il n’y a pas encore de données scientifiques sur cette immunité cellulaire (qui est très importante pour la défense contre les virus) après le vaccin contre le COVID-19. De manière rassurante, seulement de très rares cas d’échec de la vaccination ont été rapportés sous Ocrelizumab ou Rituximab. Ceci est très faible et laisse penser que la vaccination doit quand même avoir un effet. Ces éléments expliquent pourquoi il est recommandé de faire 3 doses de vaccins.
Les recommandations avancent aux rythmes des nouvelles données scientifiques et il est donc probable que certaines mesures puissent changer au cours des prochaines semaines ou mois.»
Message rédigé par les neurologues du CHU de Strasbourg